Posté le 01/04/2023 | Retour à la liste
Comme beaucoup d’entre vous, mon adolescence fut bercée par des chansons sirupeuses et « maritie-et-gilbert-carpentierisées » que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Une époque où « Les vaches rousses, blanches et noires sur lesquelles tombent la pluie. Et les cerisiers blancs made in Normandie …..»
Acette époque, j’ai aussi eu la chance de découvrir des artistes comme Anne Sylvestre, Leny Escudero ou le Breton Gilles Servat qui me conseillait « Chantez la vie l’amour et la mort Les saisons, les rêves, le travail et la grève, Aux champs, à l'usine, chantez vos efforts,La chanson peut tout dire, le meilleur, le pire » . Un choc !
Est-ce que la chanson est utile ?
La plus vieille chanson connue à ce jour a plus de 2200 ans. «La Chanson de Seikilos», gravée sur une colonne de marbre a été retrouvée en Grèce au XIX -ème siècle. (Département d'Antiquités du Musée National du Danemark à Copenhague). Mais, la chanson existe depuis toujours. Dans toutes les langues et dans toutes les cultures. Sur les 5 continents, depuis la nuit des temps, dans les fermes ou les châteaux, les mamans chantent pour endormir les enfants. À l’école, elle devient support pour apprendre aux bambins l’alphabet. Et que s’il pleut, il pleut bergère, le meunier dort, et qu’il court, il court le furet…
La chanson est partout.
Elle devient le réconfort des familles qui accompagnent leurs défunts. Dans les temples, les églises, les mosquées, les synagogues.... Elle est l'ornement indispensable aux cultes. Elle accompagne les rires et les embrassades aux noces et aux banquets. Elle enveloppe de tristesse le malheureux éconduit dans sa poétique mélancolie. Mais elle exalte et galvanise aussi des troufions terrorisés avant la bataille. Elle est la dernière bravade du supplicié résistant qui hurle son hymne partisan avant de recevoir la mitraille. Elle est prière pour apaiser des peurs.
La chanson perpétue le souvenir de Craonne ou de l’Affiche Rouge. De « Nuit et Brouillard » à « Un clair de lune à Maubeuge » la chanson émeut, bouleverse, informe ou divertit. Futile ou sérieuse, légère ou engagée. Elle circule et devient révolutionnaire quand l’armée du Rhin la fait sienne devant des Marseillais enchantés. Elle s'emballe, devient langoureuse et frivole et souffle le parfum de la rose pour exprimer un désir amoureux. Elle évoque un jupon retroussé, l’ivresse des tendres étreintes ou la joie des vendanges joyeusement arrosées. Mais elle prend aussi le goût de la cerise quand le temps de la colère, de la fureur et de la contestation s’impose aux peuples opprimés.
La chanson poings levés s’exclame avec détermination dans les manifestations, dans les luttes des salariés et des étudiants. Complainte, elle aura joué un rôle majeur sur les champs de bataille, ou sur les estrades militantes de meetings enfumés. Jadis, de village en village, les saltimbanques racontaient en chansons le monde urbain d’une industrialisation galopante. Accompagnés d’orgues de Barbarie, de violon, ou d’accordéon, ils enjolivaient le fait-divers sanguinolent pour mettre un peu de piment. Les tranchées gazées se dépeignaient en partitions roulées que nos ancêtres achetaient pour chantaient « La Madelon » ou «l’Alsace et la Loraine le soir, à la veillée. Et, les victoires se célèbrent en musiques et en chansons. De berceuses, comptines et gazouillis, les hommes se construisent aussi en psaumes, romances et ritournelles. En bal et en agapes. Affublée de sonorité de Tango ou accoutrée de notes déhanchées de Java, swinguée ou râpée,
la chanson se joue des modes et traverse les époques.
L’histoire de notre planète pourrait être racontée par toutes ses chansons. Des chansons, il s’en écrit toujours. Ces quelques-unes de celles-ci qui vont arriver les 1,2, 3 et 4 juin prochains.
L’association Gleianeva souhaite apporter sa contribution à cet univers enchanteur en s’installant durablement sur ce magnifique territoire. Nous espérons vous faire découvrir les chansons d’aujourd’hui. Avec ce nouveau festival « Beauvallon en Chansons », des artistes talentueux, trop rares dans les médias, prendront la route d’Egliseneuve Pres Billom pour vous rencontrer. Ce somptueux écrin de Toscane Auvergnate qui s’appelait Beauvallon il y a un peu plus de 2 siècles, nous permettra de partager avec vous, en famille des moments d’échanges avec ces chanteurs, souvent indépendants.
Le 1er rendez-vous que je vous donne sera pour une émission de radio, gratuite et en public en présence de Monsieur le Maire, jeudi 1 er juin, 17h00 devant la médiathèque.
Je veux remercier très chaleureusement Monsieur Daniel Salles, maire de cette belle commune, qui nous a donné la possibilité de réaliser ce festival. Merci aux élus qui nous aident avec un dévouement exceptionnel. Et particulièrement madame Carole Loubat qui depuis des mois se démène sans compter pour que ce rendez-vous devienne une grande fête populaire. Merci monsieur José Mula, le célèbre Pépito. Merci à l’ensemble du personnel communal, toujours prompt à nous aider. Merci à Roland et l’ensemble des bénévoles de l’Amicale Laïque. Merci à Alexandre et aux membres du Comité des fêtes. Merci aux partenaires financiers qui nous soutiennent dans cette entreprise. Merci aux artistes, sonorisateurs, auteures, peintres, photographes. Merci aux copains dévoués qui seront là pour nous aider. Merci aux amis de l’association Gleianeva qui me supporte depuis le début sans sourciller : Isabelle, Patou, Daniel, Luc, Alexandre… Merci aux adhérent et bénévoles. Enfin, merci à toi, Egliseneuve, pour m’ avoir un jour montré ce somptueux théâtre de verdure. De ce coup de cœur, est né « Beauvallon en Chansons ». Et c’est nous tous, tous ensemble qui allons le faire grandir.